Quelles sont les mobilisations politiques et sociales suscitées par la crise financière mondiale de 2008 ? Auraient-elles un air de famille ? En quoi prolongent-elles – ou au contraire tranchent-t-elles – avec la vague précédente de mouvements inspirés par l’alter-mondialisme autour de l’an 2000 ?
Dans un monde où, pour la première fois depuis cent cinquante ans, le capitalisme ne semble plus contesté par aucune force sociale de premier plan, de très nombreux mouvements de masses ne cessent d’émerger. Par-delà tout ce qui les distingue, notamment entre ceux des pays dits « riches » et ceux des pays qu’on appelle « émergents », ils partagent presque tous la caractéristique de mêler des membres des classes populaires et des classes moyennes. Tout l’enjeu est alors de savoir s’il y a convergence ou simple coexistence des luttes. Si cette réelle diversité sociale est une force ou au contraire une faiblesse où la résistance des uns est confisquée par les intérêts des autres.

Ce numéro est la cinquième livraison thématique d’Agone exclusivement tirée de la New Left Review. Conformément à la lucidité dont elle se réclame – qui la conduisait par exemple à relativiser la portée du mouvement alter-mondialiste en 2000 –, la NLR refuse de se raconter des histoires à propos des mobilisations actuelles. Tout en donnant plusieurs éléments d’analyse transversaux, ce numéro reprend pour l’essentiel la série en cours qu’elle consacre depuis 2014 aux new masses et qui brosse un large panorama mondial des principaux mouvements de résistance à l’ordre dominant. Fidèle à ce qui fait sa marque depuis sa création, la New Left Review les passe au crible d’une lecture résolument sociologique rarement faite ailleurs : c’est l’approche des forces sociales mobilisées qui est ici privilégiée.

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