S’il est devenu si difficile d’envisager de sortir de la crise que perpétuent les démocraties occidentales (et dont les États-Unis bornent l’évolution), ce n’est pas tant à cause de la crise elle-même que du travail des « décideurs » qui, depuis vingt-cinq ans, monopolisent le futur et la croyance dans le futur que leur a donné le pouvoir de l’argent. Pour mettre en lumière les forces motrices de la désintégration américaine – aux niveaux politique, économique, social, artistique et intellectuel –, ce recueil propose de réintroduire la classe au centre de l’analyse ; de briser les utopies et les idoles des 1 % les plus riches ; de faire émerger un contre-récit des principaux centres de stagnation où domine l’optimisme bêlant de la culture du consensus. Sur le ton caustique de l’essayisme satirique sont analysés l'« économie de l’innovation », où la recherche sert l’accroissement des taux de profit aux dépens de tout progrès social ; la convergence des visions du monde des milieux dirigeants et des médias, appartenant aux mêmes cercles de sociabilité ; le détournement des mots d’ordre féministes par celles qui ne veulent qu’accroître leur propre pouvoir ; la monopolisation de l’art par un petit groupe de collectionneurs richissimes ; et la gentrification des villes moyennes désindustrialisées grâce au « dynamisme des classes créatives ».

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