« Les incendies de la banlieue ne posent pas la question des droits mais celle de la lutte sociale réelle. Parce que les jeunes chômeurs-à-vie et précaires qui naissent et grandissent dans ces zones de relégation ne sont pas le résultat d'une injustice particulière mais la condition du fonctionnement d'un pays capitaliste avancé. Vingt ans après la défaite de la première vague de contestation dans les banlieues pauvres, la dislocation sociale a progressé, l'exclusion s'est faite plus radicale et la misère culturelle et politique sans limites. Les jeunes révoltés sont l'encombrant produit de cette dislocation. Dans cet espace sans appartenance où ils grandissent, certains tentent de s'en construire une au niveau plus élémentaire qui soit, celui de la bande, de la meute. Nés dans un monde hostile, ils se montrent hostiles à tout le monde. »

L’auteur de cet ouvrage n’est ni sociologue ni journaliste. Au début des années 1980, il participe à la première vague de révolte des banlieues. Il assiste ensuite, impuissant, à sa défaite, à sa récupération et à la mise en place d’un véritable apartheid social.
Ce texte incisif replace les événements de l’automne 2005 dans le contexte d’une désintégration sociale et d’un renforcement de l’État-Léviathan. Son propos dépasse d’emblée le faux débat opposant intégration républicaine et communautarisme religieux. Loin de tout discours moralisant ou victimisant, l’auteur s’adresse, d’égal à égal, aux révoltés des banlieues pauvres. Il apporte ainsi sa contribution au devenir de la révolte.
La partie centrale de ce livre est parue en 2006, sous le titre C’est de la racaille, eh bien j’en suis. À propos de la révolte de l’automne 2005, aux éditions L’Échappée.

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