Le paradoxe des écoles d’art est de se présenter comme des lieux d’apprentissage de ce qui ne s’apprend pas : le « talent » est ce que l’on possède à titre personnel. Et ce alors même que l’accès à la formation artistique est aujourd'hui un élément clé dans la construction des trajectoires professionnelles des artistes.

Une vision courante de ces écoles est ainsi qu'elles se contentent de faire éclore les « talents » qu'elles repèrent, nourrissent et accompagnent. Prenant le contre-pied de cette conception individuelle de la réussite, ce volume montre que la classe sociale, le genre ou la « race » sont décisifs à l’entrée dans les formations comme au fil de la scolarité ou à sa sortie. À travers l'étude de multiples arts — cirque, théâtre, arts visuels, mode, musique et photographie — sont montrées les différentes manières dont les formations artistiques participent à la construction invisible et « naturelle » de ces inégalités qui se répercutent ensuite en profondeur dans les univers artistiques eux-mêmes.

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