« Je regrette d’être emprisonné pour délit d’opinion quand j’ai affirmé durant toute mon existence que seul l’acte donne leur véritable sens aux mots. Dans les Vers nouveaux, Rimbaud était bien plus explicite : “De rage, sanglots de tout enfer renversant… Industriels, princes, sénats, périssez ! Puissance, justice, histoire, à bas !” J’aurais peut-être dû versifier mon propos ? Un de ces jours, il me faudra tout de même calculer (en jours de prison) le poids de chacun des mots qui provoqua les foudres de la justice. »

Série d’aveux indéniables et de souvenirs carcéraux, politiques, amoureux, militants, littéraires, cinématographiques, révolutionnaires et enfantins enfin délivrée avec une bonne foi irréprochable par cet ancien membre du groupe Action directe, qui joue avec ce que ses juges attendent de lui. Écrits au printemps 2010 (sur le modèle du Je me souviens de Pérec), alors qu’il venait de passer à Marseille sa première année en semi-liberté depuis vingt ans, ce texte a été revu pour son édition.

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