Au jour le jour

Varian Fry, ou Une lueur vive dans la nuit (I)

Longtemps, le nom de Varian Fry, comme celui du Centre américain de secours à Marseille, sont restés inconnus, même de tous ceux qui s’intéressaient à l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. En les évoquant aujourd’hui, il ne s’agissait pas de rappeler un aspect folklorique d’histoire locale, mais, bien au contraire, un épisode crucial qui touche à plusieurs aspects de l’histoire de la période. Et d’abord cet événement hautement symbolique que représenta le déplacement du centre de gravité de l’art moderne et des avant-gardes esthétiques de l’Ancien vers le Nouveau Monde.

En 1938, André Breton, principal représentant de l’avant-garde artistique française de l’entre-deux-guerres, rencontrait Léon Trotski, dernier survivant de l’avant-garde politique issue de la révolution russe. La rencontre, qui eut lieu au Mexique sous l’égide du peintre Diego Rivera, déboucha sur la rédaction du texte « Pour un art révolutionnaire indépendant » et de l’appel à la création de la Fédération internationale de l’art révolutionnaire indépendant (FIARI), destinée à regrouper artistes et écrivains révolutionnaires dispersés. Deux ans plus tard, la majorité des surréalistes français se trouvaient avec Breton à Marseille, secourus par Varian Fry, dans l’attente d’un visa pour les États-Unis.

On est bien obligé cependant de constater que leurs voix se firent discrètes au regard du chaos mondial et de la tragédie en cours. Déjà, Jean Malaquais avait noté ironiquement que le jeu de cartes surréaliste concocté à Marseille autour d’André Breton avait « de quoi vous sauver du déluge » ; tandis que Victor Serge – lui aussi « client » de Fry – écrivait à Victor Brauner, au sortir de la guerre : « Le rayonnement du groupe surréaliste s’est […] évanoui, car il exigeait un comportement que les revues sur papier couché, réservées aux amateurs riches, ne sauraient remplacer. »

Mais l’action du Centre américain de secours relève surtout de ce qu’on a appelé « la résistance avant la Résistance [1]  », et de ce qui apparaît aujourd’hui comme une action de solidarité internationale impulsée par les vestiges du mouvement ouvrier. C’est sans aucun doute l’aspect le moins connu mais aussi le mieux à même d’introduire la lecture du témoignage de Fry et, plus globalement, de comprendre ce moment historique singulier.

Entre 1945, quand paraît le livre de Fry, Surrender on Demand [2] , et sa traduction française, un demi-siècle après, beaucoup de choses avaient changé sur la vision qu’on avait de la Seconde Guerre mondiale et du massacre des Juifs, aussi bien aux États-Unis qu’en France. De personnage dérangeant, sinon maudit – quand il rentre aux États-Unis après sa mission à Marseille et dénonce la politique d’immigration du département d’État –, à sa distinction de « Juste parmi les nations » que l’État d’Israël attribue à Varian Fry en 1994, c’est peu dire que de l’eau avait coulé sous les ponts et que la couleur du ciel avait changé.

Cette postface s’attache à présenter des faits et des informations sur Varian Fry lui-même, mais aussi sur ses contacts et sur les milieux qu’il a fréquentés ; dessinant en creux non seulement un portrait le plus objectif possible mais aussi esquissant le cadre dans lequel s’inscrit son action.

On s’accorde à considérer que les dangers de la montée du nazisme en Allemagne et de son arrivée au pouvoir ont été sous-estimés dans l’ensemble des grandes organisations du mouvement ouvrier international. Cependant, on va le voir, outre-Atlantique, « à la charnière entre le monde juif américain et le monde syndical », ce ne fut pas le cas.

Les États-Unis avaient connu jusqu’en 1914 une importante immigration juive d’Europe de l’Est, qui y développa un mouvement ouvrier juif qui compta bon nombre de socialistes. Ces derniers se reconnaissaient le plus souvent dans les idées du Bund (Union générale des ouvriers juifs de Russie et de Pologne), à la fois syndicat ouvrier et parti socialiste, combinant l’universalisme socialiste et la défense d’une identité juive laïque. Ils furent particulièrement influents à la tête de l’International Ladies Garment Workers Union (ILGWU, Syndicat international des ouvriers de la confection féminine) fondé à New York en 1900, dont est issu en 1934 l’autre grand syndicat de la confection, l’Amalgamated Clothing Workers of America (ACWA). Ces syndicats font naître un outil d’action international face aux fascismes, le Jewish Labor Committee.

Au milieu des années 1930, ces deux syndicats regroupaient quelque 500 000 adhérents. Leur pouvoir financier fut le nerf de la guerre du JLB pour les opérations de sauvetage des années 1940-1941, qui obtint en outre l’engagement moral, politique et financier de la grande centrale syndicale américaine, l’American Federation of Labor. Son président abandonnait, sur ce point, l’apolitisme et l’isolationnisme traditionnels de l’AFL [3] , pour mobiliser son organisation contre la destruction des mouvements ouvriers et socialistes européens en butte au fascisme et au nazisme. Il devint par la suite officiellement « le garant des opérations de sauvetage des années 1940-1941 auprès du département d’État et du président des États-Unis », mais ces opérations furent bien le fait du Jewish Labor Committee, sans qui l’AFL n’aurait jamais agi sur le plan international et socialiste.

Mais ces initiatives du monde syndical ne sont pas isolées : elles complètent ou s’articulent avec celles prises par les associations d’exilés antifascistes et antinazis aux États-Unis, pour finalement donner naissance à l’Emergency Rescue Committee.

Dans le roman à clés Planète sans visa, qui met en scène Varian Fry sous le nom d’Aldous J. Smith, Jean Malaquais livre le récit suivant. Un interlocuteur s’adresse à Smith : « Il y a peu de manières de mériter sa vie. L’une d’elles est de ne pas rejoindre le club des bourreaux. Une autre est d’épauler plus faible que soi » ; et Smith-Fry de répondre : « Nous avons fait notre possible. Mais c’est l’impossible qu’il faudrait faire. Je crois en l’impossible. Sinon, comment lutter contre le désespoir.[4]» Les raisons de l’action de Fry à Marseille se trouvent probablement au croisement de ces deux affirmations complémentaires.

Né le 15 octobre 1907 à New York dans une famille aisée, Varian Fry passe son enfance à Ridgewood dans le New Jersey[5]. Étudiant à Harvard (université de Cambridge, Massachusetts) à partir de 1927, il obtient son diplôme en 1931. Marié le 2 juin de cette année avec Eilen Avery Hugues, il voyage durant l’été en Europe, en Grèce et en Turquie, puis il poursuit des études en relations internationales et en journalisme à l’université de Columbia (New York). « Après l’université, précise Mary Jayne Gold, Fry s’était intéressé à la politique et, comme ses opinions étaient libérales et que c’était un garçon intelligent et spirituel, il fut bientôt en très bons termes avec Roger Baldwin, chef de l’American Civil Liberties Union (ACLU), Norman Thomas et Karl Frank. […] Il était membre du parti libéral de New York et du Harvard Club.[6]» Fry obtient son premier poste comme directeur du Scholastic Magazine puis se spécialise dans les relations internationales et dirige le mensuel politique The Living Age.

De mai à juillet 1935, il séjourne en Allemagne afin d’étudier le régime nazi, ses rapports avec la population et la situation économique et sociale. À Berlin le 15 juillet, il assiste à un pogrom ; cette expérience, traumatisante, n’est sans doute pas étrangère à son engagement puis à sa venue à Marseille cinq ans plus tard. Une chose était sans doute de condamner intellectuellement le nazisme comme pouvait le faire un jeune intellectuel libéral américain ; une autre d’assister, impuissant, aux déchaînements de bêtise, de haine et de violences qu’il engendrait. Fry fut ainsi l’un des premiers Américains à découvrir la place centrale de l’antisémitisme dans l’idéologie nazie et son caractère meurtrier ; cela va le marquer définitivement.

Après le coup d’État franquiste contre la république espagnole, Fry adhère au North American Committee to Aid Spanish Democracy (ou Spanish Aid Committee), pour lequel il travaillera l’année suivante à plein temps, y rencontrant Harold Oram, qui est chargé de récolter des fonds et qu’on retrouvera, en 1940, à l’Emergency Rescue Committee – avant qu’il ne fasse une longue carrière de collecteur de fonds pour des causes humanitaires et environnementales. Fry va rapidement s’opposer aux tentatives de mainmise des communistes sur ce comité en devenant le porte-parole du socialiste Norman Thomas[7]; mais, lâché par ceux qui étaient censés le soutenir, il en est bientôt exclu.

En juillet, l’invasion du nord de la Chine par les Japonais amène Fry à faire un parallèle entre l’expansionnisme militaire nippon et celui des nazis – attitude qui témoigne de son « anti-isolationnisme », c’est-à-dire sa défense d’un engagement des États-Unis contre la montée en puissance des pays de l’Axe Berlin-Rome-Tokyo. Il écrit alors, en moins de quatre mois, War in China : America’s Role in the Far East (La Guerre en Chine. Le rôle de l’Amérique en Extrême-Orient), ouvrage retenu par la Foreign Policy Association, qui fait paraître des livres sur les grands problèmes internationaux de l’époque chez Headline Books. La qualité de son travail l’amène à travailler pour cet éditeur. L’année suivante, il écrit avec Delia Goetz un petit livre sur l’histoire des relations entre les États-Unis et les pays d’Amérique latine, The Good Neighbors : the Story of the Two Americas (Les Bons Voisins. Histoire des deux Amériques) ; puis un autre sur le développement de la coopération internationale, Bricks Without Mortar. The Story of International Cooperation (Mur de briques sans ciment. Histoire de la coopération internationale) ; enfin un pamphlet qui rencontre un grand écho, War Atlas (Atlas de la guerre).

Durant les nombreuses conférences qu’il donne cette année-là, il annonce le caractère inéluctable et prochain de ce qu’il nomme une « seconde grande guerre ». Après l’Anschluß, la conférence de Munich et l’annexion de la Tchécoslovaquie, ses pires prévisions sont confirmées contre les pronostics de ceux qui croyaient, ou voulaient croire, à une paix durable après Munich.

En 1939, Fry publie un nouveau livre au titre sans ambiguïté sur la situation internationale : The Peace That Failed (La Paix manquée).

Dès l’annonce de la victoire allemande sur la France, l’inquiétude grandit au sein des milieux libéraux des États-Unis, dans la mesure où tous les réfugiés antifascistes et antinazis se retrouvaient désormais pris au piège.

Mais c’est l’article 19 de la convention d’armistice – stipulant que « le gouvernement français est tenu de livrer sur demande tous les ressortissants désignés par le gouvernement du Reich » – qui suscite le plus d’indignation. Ce texte sème la consternation dans une grande partie de l’opinion publique américaine, qui avait depuis toujours considéré la France comme l’autre patrie des droits de l’homme et un pays à part, rayonnant dans le monde entier par sa culture et son art de vivre.

Ainsi, le 25 juin 1940, seulement quelques jours après la signature de l’armistice franco-allemand, émigrés européens de gauche, universitaires et journalistes américains organisent un déjeuner à l’hôtel Commodore de New York afin de réunir des fonds pour venir en aide aux réfugiés. Dans l’assistance, Erika Mann, la fille de l’écrivain allemand Thomas Mann, qui réside en Californie, propose sa collaboration, ainsi que celle de son père, à une organisation qui viendrait en aide aux antinazis. Ce sera l’Emergency Rescue Committee (ERC).

Celui-ci est mis sur pied en trois semaines et Fry compte bientôt parmi les membres du comité qui examinent les personnes susceptibles de se rendre en France pour organiser le secours des réfugiés antinazis. Voici le portrait qu’en donne Mary Jayne Gold : « Il était selon son habitude impeccablement habillé, et une paire de lunettes à monture d’écaille chevauchait son large nez triangulaire. Il écouta la discussion avec une émotion qui, pour être retenue, n’en était pas moins grande : c’était un homme qui croyait passionnément en la liberté et les droits de l’homme. […] Fry était considéré comme un jeune homme prometteur, un peu réservé peut-être, mais franc et doué.[8]»

Après en avoir discuté avec son épouse, Fry propose sa candidature au cas où personne d’autre ne se présenterait et, peu après, Karl Frank lui annonce qu’il va devoir sans tarder se rendre à Marseille. Revenant des années plus tard sur cette décision, Fry lui-même expliquera : « Je ne sais pas pourquoi je l’ai fait… Je n’avais jamais eu la moindre expérience dans la clandestinité. […] Je crois que j’ai offert mes services par impatience devant le temps perdu à essayer de trouver un agent… Sans doute mes manières et mon apparence n’invitaient-elles pas à penser que j’étais un risque-tout.[9]»

Malgré son jeune âge, Varian Fry avait déjà accumulé, durant la décennie écoulée, une expérience non négligeable, aussi bien en analyste lucide des relations internationales, sans illusions sur le nazisme et les régimes qui lui étaient soumis, qu’en militant sans concessions des grandes causes ayant mobilisé l’opinion de gauche. Très francophile, il avait été choqué par le traitement des réfugiés antifascistes en France puis par les termes indignes de la convention d’armistice qui, comme l’écrivit Hannah Arendt, avait « engendré un nouveau type d’êtres humains : ceux qui ont été envoyés dans les camps de concentration par leurs ennemis et dans les camps d’internement par leurs amis[10]».

Fry est chargé d’une liste d’environ deux cents noms d’artistes (acteurs, metteurs en scène, musiciens, peintres, sculpteurs), d’écrivains (journalistes, poètes, romanciers) et d’universitaires, principalement allemands, menacés par la convention d’armistice en raison de leurs activités et opinions antinazies ou de leur origine juive. À la liste de l’ERC, qui comprenait quelques noms d’artistes français supposés souhaiter partir à l’étranger, sont ajoutés ceux des militants de groupes socialistes de gauche.

Mais dès l’origine, la mission même de Fry comporte toutefois une ambiguïté, qui contient sans doute en germe les problèmes auxquels il fera face aussi bien avec les services diplomatiques américains en France qu’à son retour en Amérique. En effet, si les États-Unis ont été, durant tout le XIXe et le début du XXe siècle, un pays d’immigration, la loi des quotas de 1924 modifie cette situation : durant les années 1930, « les États-Unis ne laissèrent qu’une porte à peine entrouverte aux personnes expulsées de leur pays par les régimes totalitaires[11]». C’est pourquoi est sollicitée l’aide d’Eleanor Roosevelt, qui garda la liste de l’ERC pour la transmettre personnellement au département d’État et suivre avec le sous-secrétaire d’État, Summer Welles, l’avancée des démarches. Cependant, l’attribution de ces visas spéciaux à seulement quelques milliers de personnes fait dire à certains historiens que le département d’État a vu surtout dans le projet de sauvetage de l’ERC « un programme traditionnel de “récupération des cerveaux” »[12].

Soulignons l’élément politique qui sous-tend l’action de Varian Fry à Marseille ainsi que les contradictions auxquelles elle fut soumise, prise entre les injonctions contradictoires de ses mandants, ses rapports avec les États français et américain, et la situation dont ses collaborateurs sont les témoins et les acteurs. Tout cela entraînant rapidement la suspicion sur l’action de Fry et son expulsion hors de France.

Parti de New York pour Lisbonne par avion le 4 août 1940, Varian Fry arrive à Marseille le 13 août. Il est accueilli à la gare Saint-Charles par Albert Hirschman, socialiste de gauche allemand en exil depuis 1933. Et dès le lendemain, il rencontre Franck Bohn, arrivé quelques jours auparavant, envoyé par l’AFL – en réalité le JLC, qui finance la mission. Leurs activités respectives étaient, selon Daniel Bénédite, « complémentaires » : Bohn devait donc s’occuper des leaders du parti social-démocrate allemand, tandis que Fry avait sa liste d’intellectuels, d’artistes, d’écrivains et de quelques militants. Cependant après le départ de Bohn, rappelé aux États-Unis début octobre, Varian Fry sera en charge de l’ensemble de ces réfugiés[13]. La mission dont il est investi va évoluer très vite.

Le surlendemain de l’installation de Fry à Marseille, les premiers réfugiés se présentent à l’hôtel Splendide, boulevard d’Athènes, qui va servir de bureau au nouvel arrivant jusqu’à ce que le Centre américain de secours (CAS) s’installe au 60, rue Grignan puis, à la fin décembre 1940, au 18 boulevard Garibaldi.

Afin d’officialiser son action, le comité est enregistré par Hirschman « sous le nom de Centre américain de secours – le mot “secours” en français possédant une nuance sociale que n’avait pas la traduction littérale d’Emergency Rescue, “Sauvetage d’urgence”, plus compromettante[14]». Selon Miriam Davenport, il s’agissait d’« “envelopper les réfugiés politiques dans le drapeau américain” pour leur sauver la vie » ; plus ironique, Albert Hirschman estimait que « le drapeau américain allait couvrir une multitude de péchés »[15].

(À suivre…)

Charles Jacquier

Extrait de la première partie de sa postface parue sous le tire « Une lueur vive dans la nuit » dans Livrer sur demande... Quand les artistes, les dissidents et les Juifs fuyaient les nazis (Marseille, 1940-1941).

Notes
  • 1.

    Le 22 juin 1946, Victor Serge écrit à Daniel Bénédite, dans une de ses dernières lettres, à propos de ces événements : « Ce fut un beau commencement ! Ce fut en vérité la toute première Résistance, bien avant que le mot n’ait apparu. » (Cité in Daniel Bénédite, La Filière marseillaise. Un chemin vers la liberté sous l’occupation, préface David Rousset, Clancier-Guénaud, 1984, p. 12.)

  • 2.

    C’est-à-dire « Livrer sur demande », formule extraite de l’article 19 de la convention d’armistice : « Le gouvernement français est tenu de livrer sur demande tous les ressortissants désignés par le gouvernement du Reich ».

  • 3.

    Érigé en doctrine par le président James Monroe en 1823, l’« isolationnisme » – c’est-à-dire une intervention minimale dans les affaires du monde – a longtemps été au fondement de la politique étrangère des États-Unis. Après l’entrée dans la Première Guerre mondiale en 1917, ce dogme renaît dans les années 1920 et 1930. L’attaque japonaise de Pearl Harbor, en 1941, lui portera un coup fatal. [nde]

  • 4.

    Jean Malaquais, Planète sans visa, Phébus, 1999, p. 100-102.

  • 5.

    Le livre collectif Varian Fry. Mission américaine de sauvetage des intellectuels anti-nazis, Marseille 1940-1942 (Actes Sud, 1999) offre une brève chronologie de la vie de Fry et des événements de Marseille : « Quelques repères d’une vie », p. 30-33 ; « Varian Fry et le CAS. Essai de chronologie », p. 55-61.

  • 6.

    Mary Jayne Gold, Marseille années 40, Phébus, 2001, p. 21.

  • 7.

    Pasteur pacifiste, membre du parti socialiste, Norman Thomas (1884-1968) fut son candidat au poste de gouverneur de New York puis, après la mort d’Eugene Debs, candidat aux élections présidentielles de 1928 à 1948. Isolationniste avant la Seconde Guerre mondiale, il se rallia à l’entrée en guerre des États-Unis après Pearl Harbor, tout en critiquant notamment l’internement des citoyens américains d’origine japonaise et l’absence de contrôle des industries de guerre. Son action est ensuite marquée par la dénonciation de la pauvreté, du racisme et de l’intervention américaine au Vietnam.

  • 8.

    Mary Jayne Gold, Marseille années 40, op. cit., p. 21.

  • 9.

    Ibid., p. 22.

  • 10.

    Hannah Arendt, « Nous autres réfugiés » (1943), La Tradition cachée, Christian Bourgois, 1987, p. 60.

  • 11.

    Catherine Collomp et Mario Menéndez (dir.), Exilés et réfugiés politiques aux États-Unis 1789-2000, CNRS éditions, 2003, p. 6.

  • 12.

    Christian Eggers, « Les émigrés des années 1930, leur situation en 1940-1941 et la démarche de Varian Fry », Varian Fry, du refuge à l’exil. Actes du colloque, hôtel du Département (Marseille), 19-20 mars 1999, tome I, Actes Sud, 2000, p. 57.

  • 13.

    En dehors des socialistes des pays sous la botte fasciste ou nazie, la liste du JLC comportait aussi les noms d’une poignée de mencheviks russes autour de Raphaël Abramovitch et de quelques anarchistes russes tels qu’Alexander Schapiro, des socialistes français comme André Blumel et Robert Longuet, mais aussi Boris Souvarine, bénéficieront également de l’aide du JLC. (Lire Laurent Jeanpierre, « Système de l’exil : l’exemple des Français réfugiés aux États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, 1940-1942 », in Catherine Collomp et Mario Menéndez (dir.), Exilés et réfugiés…, op. cit., p. 124.)

  • 14.

    Mary Jayne Gold, Marseille années 40, op. cit., p. 207.

  • 15.

    Miriam Ebel-Davenport, témoignage paru dans Varian Fry, du refuge à l’exil, op. cit., p. 19 ; Albert Hirschman est cité in Daniel Bénédite, La Filière marseillaise…, op. cit., p. 71.