— Ta connaissance du Coran est vraiment grande, templier, reconnut Youssouf.
— Comme je l’ai déjà dit, il faut connaître son ennemi, reprit Arn.
— Mais celui qui tient de tels propos ne peut être mon ennemi. Tu cites le Coran, qui est la parole de Dieu. Ce que tu dis vaut donc pour moi, mais pas encore pour toi. Pour les croyants, tout cela a la clarté de l’évidence, mais qu’en est-il pour toi ? En vérité, je suis loin d’en savoir aussi long sur Jésus que toi sur le Prophète – la paix soit avec lui. Mais qu’a dit Jésus de la guerre sainte ? A-t-il jamais promis que tu irais au paradis si tu me tuais ?

Dans le second tome de cette saga, nous retrouvons Arn de Gothia, bien loin de sa Suède natale : il est désormais moine- soldat en Terre sainte, au service de l’ordre des Templiers. Dans un contexte historique et politique violent, Arn lutte pour la cohabitation pacifique et le respect de la liberté de culte, avant de retrouver son pays déchiré par des querelles internes.

Son itinéraire croise celui de Saladin, qui unifie le monde arabe pour la reconquête de Jérusalem et des territoires occupés par les Francs. Alors que combats, trahisons et amour structurent le récit, cette rencontre est l’occasion d’aborder le vrai thème du roman : l’intolérance.

Ne faisant preuve d’angélisme ni avec les croisés - incapables de respecter une parole donnée - ni avec les musulmans, Jan Guillou rappelle les valeurs qui ont fédérés un lectorat de cinq millions de Suédois : loyauté, courage, humilité.

De la bataille de Montgisard (1177) au massacre de Saint-Jean d’Acre perpétré par Richard Cœur de Lion (1191), cette épopée historique nous invite à porter un autre regard sur les croisades et les rapports entre Orient et Occident.