Après le premier tome De mémoire sur « Les jours du début : un automne 1970 à Toulouse », années de formation au métier de militant encore dominé par l’insouciance ; le deuxième sur « Le deuil de l’innocence : un jour de septembre 1973 à Barcelone », maqué par la traque mortelle de la Guardia Civil du temps du MIL sous la dictature de Franco ; ce dernier volume de la trilogie de Jean-Marc Rouillan ferme la période qui donnera naissance à ses Dix ans d’Action directe. Un témoignage, 1977-1987.

Dans ce troisième volume, Jean-Marc Rouillan revient sur le quotidien du groupe toulousain des GARI (Groupes d’action révolutionnaire internationalistes) en lutte contre la dictature de Franco. Au-delà d’un récit d’aventures picaresques qui s’étendent sur tout le territoire européen, on voit se dessiner le point de non-retour vers l’engagement dans la lutte armée.

Paru pour la première fois en 2009, ce texte a été écrit par de Jean-Marc Rouillan en prison, comme presque toute son œuvre, qu’on peut lire comme la poursuite de la politique par d’autres moyens, empruntés par un auteur libéré de toute peine liée à son engagement dans la lutte armée.

On expérimentait de nouvelles formes de lutte. Mais on ne partait pas de rien : nos racines venaient du vieux “guérillerisme” ibérique. On diffusait l’expérience acquise à Barcelone dans la lutte du MIL. Et en France, pour la première fois depuis la guerre d’Algérie, des militants révolutionnaires entraient dans la clandestinité les armes à la main. Le temps des théories sans pratiques était fini. La guérilla devenait l’arme de la lutte quotidienne. Faction incessante du sabotage et de la subversion. Sans aucun regret, on avait coupé les ponts avec la connivence et les bienséances bourgeoises.